Irina c’est toi?

Mon esprit pour les uns, mon âme pour les autres…

Je parle ici du fond de moi qui me traverse envers et contre tout.

Je parle de ce qui resurgit inlassablement pour me rappeler pourquoi je suis là.

Je parle de cet être profond qui me montre ce que je suis venue chercher, comprendre, travailler.

Je parle de moi… le vrai moi… qui ressort avec force quand je me perd pour me rappeler que tout est chemin.

C'est lui qui me rappelle que la quête du graal, de moi, est aussi importante que le graal lui même...

C'est la partie de moi qui regarde vraiment au delà des miroirs et des faux semblant.

C'est celle qui reste quand tout est cendre, c'est celle qui plane quand tout est feu.

C'est ce moi qui aime, donne, sans attente, sans regret, sans jugement.

C’est ce qui me ramène sans cesse à la vision de l'autre comme une partie de moi dont je me crois dissociée mais qui est mon double, mon étrangeté, mon reflet, au delà du manque et des différences.

C’est cette part de moi qui voit plus loin que ce qui semble être, qui voit au delà de ce qui apparaît.

C'est la totalité de la vie en moi, la nature, les autres humains, les animaux, les astres, tout ce qui me traverse, me comble et me nourrit quand j’ouvre mes yeux.

Quand j’écoute vraiment, alors surgit cet état de certitude où je sens que je suis ce monde et que ce monde est moi...

Quand je sais que je suis vous, et vous êtes moi, que je suis plurielle autant que singulière...

C'est la transcendance... le dépassement, le franchissement des limites, au delà du perceptible, de l'intelligible, des possibles.

C'est moi en mieux et c'est mieux en moi...

Mon essence, mes sens, ma sève, c'est moi dans ce monde, c'est le monde qui vit en moi, c'est nous, c'est vous, sans la séparation des corps.

C’est toi aussi… c’est toi surtout…

Tu crois que je sublime le réel dans mes mots et mes envies de toi?

Tu crois que je ne te vois pas comme tu es vraiment?

Et si justement je te voyais …?

Sublimer le réel?

Et si il l’était déjà?

Si toutes ses années, je n’avais sublimé le réel dans mes rêves que parce que je sentais que ce que je vivais ne l’était pas.

Étais je endormie où éveillée?

Si les mots que je couche pour parler de ce que je vois, ressens, vibre n’étaient que le reflet de ce réel qui me manque…?

Celui que je perçois mais qui se soustrait à moi pour des contraintes humaines, sociétales, égoïques hasardeuses?

D’ailleurs ressens comme ces derniers mots viennent assombrir mon pamphlet…

Balayer les entraves, les contraintes, les phares blafards…

Je regarde l’humain en face de moi, et je vois tellement plus que ce qu’il montre.

Est ce mon imaginaire qui ne supporte pas l’amoindrissement des possibles?

Est ce que quand je perçois l’immensité je m’invente une histoire?

J’ai envie déchirer le voile qui grisouille, brouille, embrouille…

Alors je m’en débrouille et j’ai envie de dire à l’autre… à toi…

« Nous sommes tellement plus, nous pouvons tellement mieux, regarde avec mes yeux qui tu es, tu verras comme tu es sublime… ».

Et si personne ne m’entend?

J’ai peur et je doute…

Je m’oublie…

Je ne m’écoute plus…

Alors dans ces moments là, c’est à ce Moi que j’ai envie de hurler…

« Tu es une illuminée !!!! »

Est ce si grave?

Être illuminée?

C’est récupérer ma lumière n’est ce pas?

C’est vriller et briller de mille feux!!!